La dénutrition | Chez la personne âgée
Elle est diagnostiquée par le médecin à partir d'un questionnaire tel que le "Mini Nutritional Assessment" (MNA) ou encore le "Geriatric Nutritional Risk Index" (GNRI) prenant en compte des paramètres physiques (la taille du bras, IMC...), physiologiques (maladie...) et psychologiques (isolement...) du dénutri.
Le grand âge et la maladie augmentent le risque de dénutrition mais n’en constituent pas une cause directe. La dénutrition apparaît lorsque le sujet âgé se trouve en situation de faiblesses : conditions environnementales défavorables, pathologies inflammatoires ou dégénératives associées au vieillissement, difficultés psychologiques.
Les causes de la dénutrition chez le sujet âgé peuvent donc être liées à :
- Des changements physiologiques dus à l’âge générant des modifications métaboliques ou de prise alimentaire (diminution du goût et/ou de l’odorat entraînant une perte de plaisir dans l’acte de manger et en conséquence une perte d’appétit…) en lien avec des troubles digestifs, douleurs chroniques, états dépressifs…
- Une insuffisance d’apports en lien avec des incapacités physiques telles que des difficultés de mastication (appareillage mal adapté…), des troubles de la déglutition (pathologies ORL, neuro-dégénératives…), détériorations d’ordre intellectuel, syndromes démentiels (maladie d’Alzheimer…), isolement social…
- Des pathologies inflammatoires (accélèrant la perte musculaire et/ou osseuse), infections, … provoquant des situations d’hypercatabolisme.
La dénutrition fragilise la personne âgée, épuise les réserves de son organisme et l’entraîne vers des situations aux conséquences plus ou moins graves : de la perte d’autonomie, diminution de sa qualité de vie pour aller jusqu’à un risque augmenté de morbidité (altération de l’état général, chute, fractures…) et mortalité.
Afin de répondre aux problématiques de cette pathologie, chaque établissement accueillant des personnes âgées met en place un plan d’action qui se déroule en 5 phases :
- Le dépistage de la dénutrition chez le sujet âgé par la recherche de situations à risque, la surveillance régulière du poids et l’évaluation de l’appétit.
- La confirmation du diagnostic pré établi et l’évaluation de son degré de sévérité par le calcul du pourcentage de perte de poids et/ou de l’indice de masse corporelle (IMC), le dosage de l’albuminémie (couplé à un dosage de CRP) et/ou la réalisation du test MNA, l’identification d’une dénutrition sévère (perte de poids >10% en 1 mois ou > 15% en 6 mois, IMC <18, albuminémie < 30g/l).
- La mise en œuvre d’une démarche thérapeutique précoce et personnalisée par la prise en charge des facteurs contribuant à la dénutrition (soins bucco dentaires, réévaluation de la pertinence des régimes et médicaments prescrits…), la mise en place d’une alimentation enrichie et en cas de dénutrition sévère, la proposition de compléments nutritionnels oraux pour aider à l’amélioration de l’état nutritionnel ou encore le recours à la nutrition entérale.
- Un contrôle régulier pour évaluer le traitement et son efficacité par un interrogatoire du patient et de son entourage, la surveillance hebdomadaire du poids chez la personne dénutrie.
- La mise en place d’une collaboration régulière entre tous les acteurs jouant un rôle essentiel dans la prise en charge du patient afin de favoriser les échanges et le suivi d’informations sur le patient :
- le médecin traitant prend en compte l’état nutritionnel, recherche la ou les causes de dénutrition, sélectionne les mesures thérapeutiques les plus adaptées à son patient,
- le directeur d’EPHAD est garant de la mise à disposition des moyens nécessaires aux équipes intervenant sur site pour une prise en charge optimale du résident,
- le médecin coordonateur assure la formation du personnel de l’EHPAD et un suivi régulier du traitement propre à chaque patient,
- L’ensemble de l’équipe soignante travaille au plus près des résidents et surveille leurs prises alimentaires, leur appétit et peuvent les aider à manger si nécessaire.
- Sans oublier les acteurs de l'alimentation et la nutrition : les équipes de restauration et les diététiciennes jouent, elles aussi, un rôle primordial dans le choix des produits et l'adaptation des prestations en fonction de cette pathologie. Elles doivent avoir une formation aux spécificités de nutrition et d'alimentation de la personne âgée pour répondre à ses problématiques particulières.