La dénutrition | Les critères de diagnostic
La dénutrition est évaluée à partir d'une enquête effectuée auprès du patient, selon l'echelle MNA (Mni Nutritional Assessment).
Il s'agit d'un questionnaire de 18 Items, avec un score total maximal de 30 points. Il a été développé spécifiquement pour dépister la dénutrition chez les personnes agées de plus de 65 ans. Un score total inférieur à 23.5 indique un risque nutritionnel, un score inférieur ou égal à 17 permet de faire le diagnostic de dénutrition.
Le diagnostic de la dénutrition repose sur la présence d’un ou plusieurs des critères suivants :
a) perte de poids > 5 % en un mois, ou > 10 % en six mois
Le poids de référence est idéalement un poids mesuré antérieurement. Si cette donnée n’est pas disponible, on peut se référer au poids habituel déclaré.
En cas de pathologie aiguë, on se réfèrera au poids avant le début de l’affection ; il est important de tenir compte des facteurs qui peuvent modifier l’interprétation du poids comme la déshydratation, les œdèmes, les épanchements liquidiens.
b) Indice de masse corporelle (IMC) _ 21
Un IMC _ 21 est un critère de dénutrition chez le sujet âgé.
Par contre, un IMC > 21 n’exclut pas le diagnostic de dénutrition (une perte de poids significative peut survenir chez une personne âgée obèse).
c) albuminémie < 35 g/l
L’hypoalbuminémie n’est pas spécifique de la dénutrition. Elle peut être observée dans de nombreuses situations pathologiques indépendantes de l’état nutritionnel, en particulier en présence d’un syndrome inflammatoire. Il est donc recommandé d’interpréter le dosage de l’albuminémie en tenant compte de l’état inflammatoire du malade, évalué par le dosage de la C-réactive protéine.
d) MNA-global < 17
Le diagnostic de dénutrition sévère repose sur un ou plusieurs des critères suivants :
- perte de poids > 10 % en 1 mois ou > 15 % en six mois ;
- IMC < 18 ;
- albuminémie < 30 g/l.
Il est important de préciser le caractère sévère de la dénutrition. La dénutrition sévère est associée à une augmentation importante de la morbidité et de la mortalité.
Elle justifie une intervention nutritionnelle rapide, le plus souvent artificielle.