La Déshydratation
La déshydratation a lieu lorsque la quantité d’eau contenue dans les tissus n’est plus suffisante. Elle est fréquente chez la personne âgée car sa réserve en eau est limitée. De plus, cette tranche d’âge de la population perd peu à peu la sensation de soif et, par en conséquence, le réflexe de boire. Le risque de déshydratation chez la personne âgée est aussi important que chez le nourrisson, notamment durant les périodes de forte chaleur mais aussi en altitude ou par temps froid.
Les deux tiers de l'organisme sont composés d'eau. Cela signifie que pour un poids d'environ 70 kilos, le corps humain comporte environ 46 litres d'eau. Près de 70 % de l'eau est contenue dans les cellules, 20 % dans l'espace qui entoure les cellules et un peu moins de 10 % dans la circulation sanguine. L'eau est essentielle au maintien de la santé de l'organisme.
La teneur en eau du corps diminue approximativement de 15 % (environ 6 L) entre 20 et 80 ans. Plus les personnes sont âgées, plus la réserve d’eau diminue. Après 60 ans, la teneur totale corporelle en eau n’est plus que de 52 % chez les hommes et 46 % chez les femmes.
Avec cette diminution, le risque de déshydratation est augmenté dès que la personne subit une perte d’une petite quantité d’eau corporelle.
Par ailleurs, il est fréquent que la sensation de soif diminue chez les personnes âgées, ce qui a pour conséquence une consommation réduite de liquides. La diminution de la capacité des reins à concentrer les urines et retenir l’eau en cas de privation d’eau constitue une autre conséquence du vieillissement. En addition, la capacité des reins à conserver ou excréter le sodium diminue avec l’âge.
En plus de ces changements physiologiques liés à l’âge, il existe d’autres facteurs de risque de déshydratation :
- d’ordre fonctionnel : la difficulté à boire ou à accéder aux boissons du fait de l’altération de leur mobilité, des difficultés de déglutition, des altérations cognitives, des troubles visuels et des troubles de la compréhension et de la communication.
- liés à certaines affections telles que la diarrhée, la fièvre, le vomissement, la peur de l’incontinence et la prise de médicaments (les sédatifs, les diurétiques, les laxatifs, les anticholinergiques et les psychotiques).
- Les facteurs sociaux peuvent également être une des causes de déshydratation chez les personnes âgées. Cela inclut l’isolement, l’auto-négligence, la pauvreté, le manque de soins à domicile ainsi que la dépendance vis à vis du personnel médical en institution (manque de personnel capable de reconnaître les signes de déshydratation).
- Finalement, les facteurs climatiques et environnementaux peuvent influencer le risque de déshydratation chez les seniors. En hiver, la probabilité plus élevée d’attraper des infections (la grippe par exemple) peut contribuer à la déshydratation. En été, les périodes de forte chaleur augmentent de façon importante le risque de déshydratation.
Quelle quantité d'eau faut-il boire ?
Pour connaître les besoins quotidiens en eau d'une personne âgée, il existe un calcul simple (voir cidessous). Le chiffre obtenu est presque toujours supérieur à deux litres par jour. Mais n'oubliez pas que les aliments apportent quotidiennement environ un litre d'eau par jour. La quantité à boire reste néanmoins importante et il s'agit d'un minimum. Elle compense la quantité d'eau éliminée chaque jour sous forme de sueur, d'urine et par la respiration.
S'il fait très chaud ou en cas de fièvre, mieux vaut boire au moins un demi-litre d'eau supplémentaire par jour. D'une manière générale, mieux vaut trop boire que pas assez.
Calculer ses besoins en eau
Pour savoir la quantité d'eau (exprimée en ml) qu'une personne âgée doit boire chaque jour, il convient de faire le calcul suivant :
- Soustraire 20 kg à son poids.
- Multiplier le nombre obtenu par 15.
- Y ajouter 1 500.
Par exemple, pour une femme de 65 kg : 65 - 20 = 45 x 15 = 675 + 1 500 = 2 175 ml par jour ; cette femme devrait absorber 2,175 litres d'eau dont un litre environ est apporté par les aliments.
Prévenir la déshydratation chez la personne âgée
La prévention se base principalement sur l’assurance d’un apport suffisant en liquides. Il est essentiel pour prévenir la déshydratation et diminuer les coûts en résultant dans les établissements gériatriques, d’alerter les personnes âgées, leurs familles et le personnel soignant sur les risques liés à la déshydratation et leurs conséquences.
- Apprendre à anticiper la soif. Il est nécessaire d'éduquer et sensibiliser la personne âgée et son entourage sur la nécessité de boire de l’eau même si l’on n’a pas soif. La sensation de soif étant diminuée chez les seniors, il ne faut donc pas attendre d’avoir soif pour boire.
- Boire de petites quantités, plusieurs fois au cours de la journée, plutôt que de grandes quantités seulement à quelques occasions. Boire une large quantité en une seule fois peut entraîner une dilatation de l’estomac et au final limiter la sensation de soif.
- Rendre les boissons faciles d’accès toute la journée (au chevet ou au niveau de l’accoudoir dans les établissements gériatriques) en plaçant des récipients tels une petite bouteille d’eau.
- Alterner les types d’eau : plate, gazeuse, gélifiée en cas de difficulté de déglutition. N'hésitez pas à proposer des eaux riches en calcium pour garantir l'apport conseillé. (Ex : Vittel; Taillefine ; Badoit; Salvétat (taux > 150mg/ litre).
Privilégier les boissons préférées : sirop, tisanes, thé, jus de fruits... - Créer des rituels au cours de la journée : un verre d’eau au lever et au
coucher par exemple. Le but étant d’intégrer des moments d’hydratation à sa journée. - Associer la prise d’eau à une activité quotidienne comme la prise des médicaments ou les repas.
- Prendre conscience de l’importance de boire en dépit d’éventuels problèmes d’incontinence.
- Consommer plus de fluides lorsque les urines sont plus foncées que d’habitude.
- Avoir toujours une bouteille d’eau sur soi de petite contenance pour faciliter son transport.
- Manger, bien s’alimenter pour compenser notamment les pertes en eau et en sel.
La structure des repas
Hors d'oeuvre
Proposer des crudités et/ou des cuidités, des Gaspachos, des soupes froides, des coulis... Melon, pastèque à proposer le plus souvent possible en pleine saison.
Plat principal
Introduire une 1/2 part de légumes avec des féculents. Présenter autant que possible les féculents sous forme de salade.
Fromage, Dessert et/ou Goûter
Proposer des fruits, des laitages et des glaces (sorbets de préférence moins gras, moins sucrés) à chaque repas, y compris au goûter.
Préférer les fromages frais et les produits laitiers aux fromages fermes. ATTENTION, néanmoins, à ne pas faire baisser l'apport en calcium.
Proposer une boule de glace ou un coulis avec la pâtisserie.
Fruits sous forme de milkshake, granités et mousses.
Les eaux gélifiées
Elles ont l'avantage de tenir en bouche pour ralentir la progression du liquide vers le pharynx et permettent ainsi de stimuler la déglutition et éviter les "fausses routes".
Elles peuvent être consommées chaudes ou froides. D'origine naturelle, elles répondent parfaitement aux besoins d'hydratation des personnes qui ont des problèmes de déglutition.
Le Plan Canicule
Le plan national canicule a été mis en place en 2004, après l’épisode de canicule de 2003. Révisé chaque année, il est opérationnel du 1er juin au 31 août sauf si des conditions météorologiques particulières justifient sa prolongation. Il comporte 4 niveaux :
- le « niveau 1 - veille saisonnière » est activé chaque année du 1er juin au 31 août ;
- le « niveau 2 - avertissement chaleur » répond au passage en jaune de la carte de vigilance météorologique. Si la situation le justifie, il permet la mise en oeuvre de mesures graduées et la préparation à une montée en puissance des mesures de gestion par les Agences Régionales de Santé (ARS) ;
- le « niveau 3 - alerte canicule » répond au passage en orange sur la carte de vigilance météorologique. Il est déclenché par les préfets de département. Dans les EHPAD, un plan bleu doit être mis en place ;
- le « niveau 4 - mobilisation maximale » répond au passage en rouge sur la carte de vigilance météorologique. Il est déclenché au niveau national par le Premier ministre sur avis du Ministre chargé de la santé et du Ministre chargé de l’intérieur, en cas de canicule intense et